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Communiqué de presse – Continuité pédagogique : relâcher la pression

Crise sanitaire | 31 mars 2020

L’État d’urgence sanitaire légitimement décrété par le Gouvernement a impliqué de facto la fermeture des établissements scolaires depuis quinze jours déjà. Cette décision était nécessaire et permet de limiter drastiquement la propagation de la pandémie du Covid-19 puisque l’école est un puissant vecteur de socialisation et de brassage social. Cette décision sage, que je salue, permet de participer à l’effort national de préservation des moyens de nos soignants à l’hôpital. La priorité absolue est – et restera tout le temps du confinement – la gestion d’une crise sanitaire d’une extrême gravité.

Cela ne doit pas signifier pour autant que le pays est à l’arrêt et la continuité pédagogique voulue par le Ministre de l’Education nationale Jean-Michel Blanquer est la traduction de cette ambition pour nos enfants. Dès les premiers jours de fermeture de l’ensemble des établissements scolaires, le personnel de l’éducation nationale, épaulé par les services du Centre national d’enseignement à distance –CNED, s’est mobilisé de manière exceptionnelle afin de garantir le maintien du lien avec les élèves et leur famille, que ce soit en maternelle, en élémentaire ou dans le secondaire.

Je salue fortement les efforts sans précédent réalisés ces derniers jours par l’ensemble des professeurs de France, de toutes sections et de toutes académies, pour mettre en œuvre les consignes de l’Éducation nationale. N’oublions pas que chaque enseignant, comme tous nos concitoyens, doit par ailleurs faire face à une situation personnelle difficile et assumer l’aide à ses proches fragiles et le confinement de sa propre famille. 

La continuité pédagogique demandée aux enseignants vise le maintien du lien de l’Éducation nationale avec les élèves et leurs familles. Ne nous y trompons pas : l’école ne saurait déménager sur internet – ce n’est ni réaliste, ni souhaitable. D’abord parce que les familles, de même que les enseignants, disposent d’outils numériques personnels de qualité et de quantité très variable (lorsqu’ils en ont) mais surtout, parce que le métier d’enseignant est avant tout un métier de contact humain et de présence physique. Le numérique a des atouts, notamment l’individualisation du suivi de chaque élève, et il faudra réfléchir à les développer après la crise, mais l’école est un lieu d’étude, de transmission et d’échanges et ne peut se résumer à un ordinateur, à un espace virtuel. 

L’État d’urgence sanitaire qui plonge chacun de nous dans un moment particulièrement délicat et anxiogène nous oblige : aucune pression supplémentaire ne doit s’exercer sur les familles et les enseignants. D’abord parce que la priorité est et doit rester la gestion de la crise sanitaire, ensuite parce que nous saurons trouver les moyens, à la sortie de cette crise, pour avancer tous ensemble. La continuité pédagogique à laquelle nous œuvrons vise à préserver le lien avec l’école et entre les camarades, et à réviser/approfondir les acquis mais en aucun cas à stresser les parents, à pénaliser les élèves ou à mettre une quelconque pression sur les enseignants, dont la réactivité et dévouement sont admirables.

Contact presse : Agnès CARADOT– agnes.caradot@clb-an.fr