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Covid-19 : ce qu’il faut retenir de la conférence de presse du Premier ministre

Crise sanitaire | 13 novembre 2020

À l’occasion d’une conférence de presse tenue jeudi 12 novembre, le Premier ministre Jean Castex a rappelé que la France affrontait une deuxième vague épidémique extrêmement forte, touchant tout aussi durement l’ensemble de nos voisins européens.

Un impact sanitaire très lourd

  • Plus de 10 000 décès supplémentaires de la Covid-19 : au cours de la dernière semaine, entre 400 et 500 personnes sont mortes chaque jour du virus. Cela veut dire qu’aujourd’hui en France, 1 décès sur 4 est dû au Coronavirus.
  • La pression sur notre système hospitalier s’est fortement accrue et met nos soignants dans une tension extrême avec :

– 95 % de nos capacités normales de lits de réanimation hors crise.
– 1 hospitalisation toutes les 30 secondes.
– 1 admission en réanimation toutes les 3 minutes.
– 40 % des personnes admises en réanimation ont moins de 65 ans.

  • Au cours des deux dernières semaines, nous avons équipé 1.360 lits supplémentaires afin de pouvoir accueillir plus de malades Covid mais aussi d’autres malades. Nous pourrons monter cette capacité de soins à 10.400 lits, si nécessaire.
  • Le Premier ministre a tenu à saluer nos établissements de santé qui s’adaptent en permanence pour accueillir tous les patients tout en rappelant que tout lit supplémentaire consacré au Covid vient réduire notre capacité à prendre en charge d’autres malades.

Bilan de la mise en œuvre des mesures de confinement

Depuis le 30 octobre, nous avons mis en place un confinement adapté, qui cherche à limiter au maximum tous les déplacements non essentiels, mais qui préserve l’éducation de nos enfants et limite autant que possible ses impacts sur l’emploi et l’économie.

  • Baisse de la fréquentation des moyens de transport : -69% dans le métro à Paris, réseau aérien domestique à 10% de ses capacités normales.
  • Ces chiffres s’expliquent par la limitation des déplacements non professionnels mais aussi par un recours accru au télétravail qui a fortement progressé au cours des deux dernières semaines : 45 % des salariés privés ont télétravaillé au cours de la semaine écoulée, pour une durée moyenne de 3,7 jours dans la semaine.
  • Ce recours accru au télétravail accompagne une stratégie de confinement qui place la sécurité sanitaire au premier plan tout en essayant de préserver l’activité économique, et donc l’emploi. Selon la Banque de France, l’activité économique pourrait baisser de 12 % en novembre (trois fois moins qu’au printemps dernier).

Impact du confinement sur l’épidémie

  • L’évolution du nombre de nouvelles contaminations s’est clairement ralentie depuis une semaine. En moyenne sur 7 jours, nous observons une baisse de l’ordre de 16 %.
  • Cette évolution doit être interprétée de manière positive mais prudente car cette tendance est récente et que ne voyons pas encore l’impact de cette évolution sur les hospitalisations

Le Premier ministre en a tiré trois conclusions :

  • Première conclusion : il serait irresponsable de lever ou même d’alléger le dispositif dès maintenant : les règles du confinement seront maintenues inchangées, au moins pour les quinze prochains jours. Les commerces fermés au titre du confinement le resteront donc encore pour quinze jours supplémentaires.
  • Deuxième conclusion : nous devons évidemment apporter un soutien économique massif à tous les commerces et toutes les entreprises qui ont été contraintes de fermer.

Ils se traduiront par :

– Le versement des premières aides financières, au titre de l’activité partielle ou du fonds de solidarité de 10.000 euros par mois d’ici à la fin de novembre. L’objectif est de sauver les petits commerces à l’issue de cette crise.
– Un soutien aux salariés par la prolongation des dispositifs de chômage partiel.
– Faire en sorte que les demandeurs d’emploi qui arrivent en fin de droits ne basculent pas dans la précarité. La ministre du travail a proposé aux partenaires sociaux (réunion jeudi 12 novembre) de reconduire le dispositif de prolongation exceptionnelle des droits à l’assurance chômage pour les chômeurs en fin de droit, le temps du confinement.
– Une attention à la situation d’isolement des plus jeunes, et en particulier des étudiants, dont les établissements n’assurent plus leurs enseignements, sauf exception, qu’en distanciel. Dans les prochains jours, les 800 cités universitaires de France vont disposer de deux référents étudiants en renfort du travail des services des CROUS, notamment pour accompagner les étudiants de 1ère année et les étudiants les plus en difficulté  : près de 1.600 emplois étudiants en novembre, décembre et janvier. 
– Le déploiement massif du plan « un jeune, une solution » qui mobilise une part importante des crédits du plan de relance.

  • Troisième conclusion : l’enjeu des prochaines semaines sera de ne pas relâcher nos efforts. Depuis le 30 octobre, les forces de police et de gendarmerie ont procédé à près de 581.000 contrôles, qui ont donné lieu à 88.455 verbalisations.

Constance et cohérence dans l’action

Il est important que nous puissions donner de la visibilité aux Français sur ce qui peut se passer au cours des prochaines semaines.

Deux types d’indicateurs seront surveillés :

  • Un indicateur de circulation du virus : c’est le nombre de cas par jour que nous calculons sur la moyenne des 7 derniers jours.
  • Un indicateur de pression sur le système hospitalier : c’est le nombre de patients Covid en réanimation.

Depuis une semaine, le nombre de cas positifs s’infléchit (tendance à la baisse autour de 16 % sur la dernière semaine).

  • Si la semaine prochaine, cette tendance ne se confirmait pas et que le nombre de patients Covid en réanimation devait continuer d’augmenter, alors nous serions amenés à prendre des mesures supplémentaires afin d’arrêter la vague. 
  • À l’inverse, si la tendance observée ces derniers jours se confirme, nous pensons que le pic de la 2ème vague pourrait être atteint pour nos hôpitaux en début de semaine prochaine.
  • Si l’observation des chiffres des prochaines semaines confirmait que nous restons bien en ligne avec cette perspective, des premières mesures d’allègement pourraient intervenir à compter du 1er décembre, strictement limitées aux produits et commerces de première nécessité, sur la base d’un protocole renforcé concerté avec les professionnels, et soumis aux instances scientifiques.
  • Cette première étape ne pourra pas concerner d’autres établissements recevant du public où les risques de contamination sont par nature plus élevés, comme par exemple les bars, les restaurants et les salles de sport.

Mobilisation totale

  • Grâce à la mobilisation immédiate, de tous, l’objectif est de pouvoir permettre un nouvel allègement au moment des vacances de Noël, afin que les nous puissions passer les fêtes de fin d’année en famille, dans la sérénité.