Stratégie polaire française : des moyens à la hauteur des enjeux et de notre ambition

Divers | 20 novembre 2023

Les régions polaires, Arctique et Antarctique, constituent un enjeu majeur pour la biodiversité et pour la recherche scientifique en milieu extrême.

La France fait œuvre d’un engagement diplomatique sans faille au service de la paix, de l’environnement et de la science dans les pôles depuis la signature du Traité sur l’Antarctique, en 1961, et le Protocole de Madrid de 1991, qui qui fait du continent blanc une réserve naturelle dédiée à la science et à la paix.

Alors que certains États remettent en cause ce modèle de multilatéralisme international et que les pôles font face à de nouveaux défis liés au réchauffement climatique mais aussi à l’essor incontrôlé du tourisme, la France doit continuer à porter une voix ambitieuse au service d’un bien commun.

C’est tout le sens de la mission confiée par le président de la République, Emmanuel MACRON à l’ambassadeur des Pôles et des Affaires maritimes, Olivier POIVRE d’ARVOR.

Présentée en avril 2022, la première stratégie polaire française entend revaloriser les ambitions scientifiques à travers des moyens nouveaux, pour développer les connaissances sur les pôles et tenter de les préserver. Dans le cadre de la mise en œuvre de cette stratégie s’est récemment tenu à Paris le premier sommet international consacré aux glaciers et aux pôles.

En clôture de ce sommet, le président de la République s’est engagé à doubler le budget dédié à la recherche polaire française d’ici 2030 pour financer :

  • la reconstruction des stations antarctiques, Dumont d’Urville et Concordia ;
  • la réalisation d’un grand programme de recherche dédié à l’Antarctique Est ;
  • la construction d’un navire océanographique à capacité glace ;
  • et le renforcement durable de notre opérateur logistique polaire, l’Institut Paul-Emile Victor.

Au vu de l’importance de la recherche polaire, le député Bruno STUDER se réjouit de cet engagement financier durable, qui répond aux besoins de nos chercheurs et aux attentes de la Représentation nationale. Il y a quelques mois 256 députés avaient en effet cosigné la proposition de loi transpartisane de programmation polaire pour les années 2024 à 2030 déposée par le co-président du groupe d’études Arctique, Antarctique, TAAF et grands fonds océaniques, M. Jimmy PAHUN.

En tant que membre de ce groupe d’études, Bruno STUDER continuera à suivre de près la mise en œuvre de la stratégie polaire. En 2021, il avait d’ailleurs organisé à l’Assemblée nationale une table-ronde sur les enjeux stratégiques de la recherche en milieu polaire, à la suite de l’accueil par la France de la 43e réunion consultative du traité de l’Antarctique.

Illustration: Image By ojosujono96

La recherche polaire à l’honneur en commission des Affaires culturelles

En commission | 1 juillet 2021

Mercredi 30 juin 2021, la commission des Affaires culturelles et de l’Éducation, présidée par Bruno STUDER, a organisé une table-ronde sur les enjeux stratégiques de la recherche en milieu polaire, à la suite de l’accueil par la France de la 43e réunion consultative du traité de l’Antarctique.

Cette audition a rassemblé Olivier POIVRE d’ARVOR, ambassadeur pour les pôles et les enjeux maritimes, Yvon Le MAHO, directeur de recherche au CNRS, de l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien de l’université de Strasbourg, membre de l’Académie des sciences, président du conseil d’administration de l’Institut polaire français Paul-Émile-Victor (IPEV), Catherine RITZ, vice-présidente du Centre national français de recherches arctiques et antarctiques (CNFRA) et Jérôme FORT, chargé de mission pour les pôles à l’Institut écologie et environnement (INEE).

Enjeux majeurs pour la biodiversité et l’équilibre climatique, les pôles n’en sont pas moins aujourd’hui menacés par l’intensification des activités humaines, notamment l’exploitation minière, le tourisme et les transports.

Audition du 30 juin 2021 en commission des Affaires culturelles.

Alors que les espaces arctiques et antarctiques revêtent plus que jamais une dimension géopolitique stratégique, la France continue à montrer son attachement à la coopération internationale en Antarctique et aux principes du Protocole de Madrid, qui a consacré le Continent blanc comme une « réserve naturelle dédiée à la paix et à la science ».

Au cours de cette table-ronde, M. LE MAHO a rappelé l’importance de la recherche polaire pour la recherche en général et dans notre vie quotidienne, en raison des innovations qu’appellent les conditions extrêmes et grâce aux découvertes que font nos scientifiques : balises de suivi ARGOS, transpondeurs RFID, robotique, traitements biomédicaux n’en sont que quelques exemples.

Forte de son histoire pionnière d’exploration antarctique et de sa riche tradition scientifique en milieu polaire, la France possède, avec l’Institut Paul-Émile Victor, le Centre national français de recherches arctiques et antarctiques et d’autres organismes, des institutions de rang international reconnues et une expertise qui s’inscrit sur le temps long.

La recherche polaire française souffre pourtant d’un manque de financement chronique depuis maintenant plusieurs décennies. Exemple de ce désintérêt, la France est aujourd’hui le seul pays du G7 à ne pas disposer d’un brise-glace en Antarctique.

« Notre ambition polaire doit bénéficier d’une nouvelle impulsion pour éviter un décrochage à l’échelle internationale. Les sujets ne manquent pas : rénovation des stations, renforcement de la présence en Antarctique et en Arctique, achat d’un brise-glace, augmentation des crédits de recherche, coopération européenne… La stratégie polaire en cours d’élaboration par l’ambassadeur des pôles, Olivier POIVRE d’ARVOR, répondra, j’en suis certain, à ces attentes. »

Bruno Studer

La vidéo de l’audition est disponible en visionnage à la demande sur le site de l’Assemblée nationale.

Pour en savoir plus sur les travaux d’Yvon Le Maho :