PJL Nucléaire : pour sortir des énergies fossiles et renforcer notre souveraineté énergétique

Le travail législatif | 20 mai 2023

Mardi 16 mai, l’Assemblée nationale a largement adopté le projet de loi relatif à l’accélération des procédures liées à la construction de nouvelles installations nucléaires à proximité de sites nucléaires existants et au fonctionnement des installations existantes, dans sa version issue de la commission mixte paritaire (CMP). Ce texte fait suite à l’adoption définitive, en mars dernier, du projet de loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables. À travers ces deux véhicules législatifs, le Gouvernement réaffirme notre ambition de faire de la France le premier grand pays à sortir des énergies fossiles et de renforcer notre souveraineté énergétique.

Annoncée le 10 février 2022 par le Président de la République, Emmanuel Macron, lors d’un déplacement à l’usine GE de Belfort, la « renaissance du nucléaire civil français » acte la création de six nouveaux réacteurs EPR de 2e génération et le lancement d’études pour la réalisation de huit réacteurs supplémentaires d’ici 2050.

Après plusieurs décennies d’absence de vision sur notre parc nucléaire, première source de production et de consommation d’électricité en France, il était fondamental de renouveler l’engagement précurseur de notre pays sur le nucléaire.

La loi Nucléaire doit accompagner ce plan de développement du nucléaire en simplifiant certaines procédures administratives pour la création de nouvelles installations, en clarifiant les modalités de réexamen périodique et en améliorant la gestion des arrêts prolongés de fonctionnement des installations nucléaires de base.

Le projet de loi prévoyait initialement la fusion de l’autorité de sûreté nucléaire (ASN) et de l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN), le premier constituant une autorité de contrôle et le second exerçant des missions de recherche et d’expertise.

Si ces deux organes apportent des éclairages complémentaires sur la sûreté nucléaire, il m’a semblé que l’intérêt d’une telle fusion n’était pas établi et que les risques soulevés (perte de crédibilité, remise en cause de l’indépendance de l’expertise) n’étaient pas suffisamment pris en compte. À l’instar d’une majorité de mes collègues, j’avais donc voté contre cette fusion en mars dernier, lors de l’examen du texte en première lecture à l’Assemblée nationale, une suppression qui n’a pas été remise en cause en CMP.

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