PPL Secrétaires de mairie : revalorisation d’une fonction polyvalente au service des petites communes

Le travail législatif | 22 décembre 2023

Dans les petites communes, les secrétaires de mairie jouent un rôle essentiel au bon fonctionnement des services et de l’action municipale : principal – et parfois unique – collaborateur du Maire, le secrétaire de mairie est notamment en charge de l’accueil du public, de la préparation du budget, de la rédaction des actes officiels, ou encore de la mise à jour des listes électorales et de l’organisation des élections… des missions et une polyvalence qui vont bien au-delà du simple secrétariat.

Malgré son importance, la fonction de secrétaire de mairie souffre aujourd’hui d’un fort déficit d’attraction, dû à une faible rémunération au regard de la charge de travail, au manque de reconnaissance et à une certaine précarité. On estime ainsi à 1900 le nombre de postes aujourd’hui vacants, au point que la Fédération nationale des centres de gestion classe ce métier au premier rang des professions les plus en tension dans la fonction publique territoriale.

Très largement exercée par des femmes, la fonction se caractérise également par un âge moyen très élevé et une hétérogénéité des cadres d’emploi : 60 % des secrétaires de mairie relèvent de la catégorie C, les catégories B et A regroupant respectivement 23 et 17% des emplois.

À l’initiative du sénateur François PATRIAT et du groupe RDPI, une proposition de loi transpartisane a été déposée pour améliorer l’attractivité de la fonction de secrétaire de mairie. Examiné par le Sénat puis par l’Assemblée nationale, le texte a fait l’objet d’une commission mixte paritaire conclusive le 15 novembre. À la suite du Sénat, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité le texte de la CMP le 20 décembre.

Le texte adopté reconnaît la fonction de secrétaire de mairie, rebaptisée secrétaire général de mairie, dans le code général des collectivités territoriales. Dans les communes de moins de 2000 habitants, la fonction est exercée par un agent relevant au minimum de la catégorie B et de la catégorie A dans celles de moins de 3500 habitants, sauf si celle-ci dispose d’un directeur général des services. À terme, il n’y aura donc plus d’agents de catégorie C aux fonctions de secrétaire de mairie. Pour les accompagner, la loi prévoit la création d’une voie de promotion interne hors quota jusque fin 2027.

Pour faciliter le pourvoi des postes dans les petites communes, la loi prévoit la possibilité de recrutement d’agents contractuels à temps plein aux fonctions de secrétaire de mairie est ouverte pour toutes les communes de moins de 2000 habitants.

Contribuant à la requalification de la fonction, la loi introduit une formation obligatoire propre à l’emploi de secrétaire général de mairie. Par ailleurs, les centres de gestion de la fonction publique territoriale se voient confier une mission facultative d’animation du réseau des secrétaires généraux de mairie et une formation. Un rapport d’évaluation des formations supérieures préparant à cette fonction est également commandité au Gouvernement.

Enfin, pour revaloriser la fonction de secrétaire de mairie, les agents exerçant les fonctions de secrétaire général de mairie bénéficieront d’un avantage spécifique d’ancienneté pour le calcul de l’ancienneté requise au titre de l’avancement d’échelon.

Titres d’identité : des annonces pour répondre à l’engorgement post-covid

Avec le Gouvernement | 25 avril 2023

Carte d’identité et passeport constituent des documents essentiels pour permettre de justifier de son identité et de sa nationalité française, et pour pouvoir voyager en Europe et dans le monde. Depuis plusieurs mois, des délais d’obtention particulièrement longs sont malheureusement à déplorer : aujourd’hui, le temps de traitement s’élève en moyenne à 66 jours, et il est parfois difficile d’obtenir un rendez-vous en mairie.

Parmi les facteurs expliquant ces délais figurent :

  • l’effet de rattrapage des demandes non effectuées en 2020 et au 1er semestre 2021 ;
  • la reprise des déplacements suite à la levée des restrictions ;
  • la nécessité de présenter un passeport pour se rendre au Royaume-Uni en conséquence du Brexit ;
  • l’engouement suscité par la loi n° 2022-301 du 2 mars 2022 relative au choix du nom issu de la filiation ;
  • et l’attractivité de la nouvelle carte nationale d’identité (CNI).

Les demandes de passeports étaient par exemple en hausse de 83 % au premier semestre 2022 par rapport à la même période en 2021.

Un premier plan d’urgence face à l’explosion de la demande

Pour réduire les délais de prise de rendez-vous et de traitement des demandes, le Gouvernement a annoncé il y a près d’un an un premier plan d’urgence. Le ministère de l’Intérieur a engagé, en lien étroit avec l’Association des maires de France, un plan d’optimisation de l’organisation des rendez-vous et la mise à disposition d’équipements supplémentaires pour augmenter les capacités d’accueil.

Pour permettre d’augmenter l’offre de rendez-vous de 40 %, une enveloppe budgétaire de 10 millions d’euros a notamment permis à l’Agence nationale des titres sécurisés de déployer, au 15 novembre, 628 dispositifs de recueil (DR) dont 400 dispositifs fixes et 70 DR mobiles supplémentaires. Ces différentes actions ont permis d’ouvrir près de 47 000 rendez-vous supplémentaires par semaine sur l’ensemble du territoire.

Une trentaine de centres temporaires d’accueil, équipés de 5 à 10 dispositifs de recueil temporaires, ont en outre été mis en place sur l’ensemble du territoire afin d’augmenter l’offre de rendez-vous dans des centres urbains particulièrement sollicités. Pour une plus grande proximité avec les usagers, de nouveaux DR sont également déployés dans des dispositifs France Services gérés par des mairies qui n’en disposaient pas (183 communes identifiées).

Concernant les délais d’instruction, les services préfectoraux ont bénéficié d’un plan de renfort de 245 nouveaux agents depuis janvier 2022, soit une augmentation de 42 % des effectifs par rapport à 2021.

Les annonces de la Première ministre pour diminuer les délais par 3

De 66 jours actuellement, le Gouvernement entend réduire le délai moyen d’obtention et de renouvellement des documents d’identité à 30 jours à l’été et à 20 jours à l’automne. Pour y parvenir, la Première Ministre, Élisabeth Borne, a annoncé une nouvelle série de mesures lors de son déplacement à la mairie de Buzançais (Indre), le 21 avril dernier.

L’offre de rendez-vous sera ainsi considérablement augmentée : 650 nouveaux guichets de recueil seront déployés, en particulier dans 30 départements dans lesquels les difficultés d’accès aux démarches sont les plus fortes. Grâce à ces mesures, 1,6 million de rendez-vous seront offerts en juin, contre 850 000 en février, soit un doublement de l’offre en un an.

Parce que ces mesures reposent avant tout sur l’engagement des collectivités territoriales, le soutien financier global apporté par l’État aux communes sera porté de 48 millions d’euros à 100 millions d’euros, de façon pérenne. Les communes seront accompagnées par un soutien financier et humain accru de l’État pour renforcer le nombre de rendez-vous notamment le soir ou le samedi.

De plus, l’accès aux démarches sera simplifié, avec un site national développé pour donner une visibilité sur les rendez-vous disponibles autour de soi. Pour donner une visibilité complète des rendez-vous disponibles, l’ensemble des communes offrant un service de rendez-vous en ligne seront raccordées dès cet été à ce site, qui couvre déjà la moitié des communes délivrant des titres. Le Gouvernement proposera aux communes qui prennent les rendez-vous par téléphone ou en mairie de les accompagner pour être raccordées au site national.

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