Favoriser le don de plasma : un enjeu éthique et de souveraineté

Le travail législatif | 17 octobre 2023

Développer très largement le don de plasma, qui permet de produire certains médicaments essentiels, pour réduire notre dépendance, tel est l’objectif de la proposition de résolution que j’ai déposée dernièrement.

Le don de plasma revêt une importance capitale puisqu’il permet de fabriquer des médicaments dérivés du sang (MDS), essentiels pour traiter de nombreuses pathologies.

Cependant, la France ne couvre que 30 % de ses besoins en MDS avec sa propre production, dépendant ainsi largement des importations provenant d’autres pays, principalement des États-Unis, où le plasma est collecté contre rémunération.

Cette dépendance étrangère expose la France à des risques de sécurité sanitaire, en particulier lors de perturbations dans les chaînes d’approvisionnement internationales, comme la pandémie de COVID-19 l’a montré. 

De plus, elle remet en question le modèle éthique du don de plasma, car certaines pratiques de collecte rémunérée peuvent exploiter des groupes vulnérables et potentiellement compromettre la sécurité de la filière.

Malgré les efforts prévus pour augmenter la capacité de collecte et de fractionnement en France dans les prochaines années, elle restera inférieure aux besoins des patients. Il est par conséquent  crucial de développer plus largement le don de plasma pour garantir la santé des patients français, leur sécurité et la souveraineté sanitaire du pays.

C’est le sens de la proposition de résolution que j’ai déposée dans une démarche transpartisane et qui, je l’espère, pourra être adoptée rapidement.

L’Assemblée nationale appelle à l’inscription du groupe Wagner sur la liste des organisations terroristes

Le travail législatif | 11 mai 2023

Mardi 9 mai, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité la résolution visant à appeler la France et l’Union européenne à inscrire le groupe militaire privé Wagner sur la liste des organisations terroristes. Déposée par le groupe Renaissance, cosignée par des députés PS, LR ou EELV, la proposition de résolution portée par Benjamin Haddad constitue un acte fort contre cette organisation paramilitaire russe accusée de crimes de guerre et d’actes de terrorisme.

Créé en 2014 par un ancien militaire, M. Dimitri OUTKINE, le groupe militaire privé russe Wagner est financé par M. Evgueni PRIGOJINE, un oligarque russe proche du président russe.

Wagner est notamment intervenu en Syrie, en Lybie, au Mali, au Soudan, en Centrafrique et d’en d’autres pays où les forces employées, estimées à 9 000 mercenaires fin 2021, ont causé de multiples exactions contre les populations civiles et des actes de barbarie.

Sur ses terrains d’opérations, le groupe s’adonne à la prédation des ressources en profitant des situations de troubles politiques. Par des opérations d’influence et de désinformation, Wagner a adopté une stratégie de déstabilisation des régimes locaux.

Depuis l’invasion de l’Ukraine par la fédération de Russie, les forces du groupe ont fortement augmenté, Wagner y employant jusqu’à 50 000 soldats – dont 40 000 repris de justice. Ses combattant ont commis de multiples crimes de guerre, tels que le bombardement de localités habitées, des actes de torture et de violence sexuelle ou encore des exécutions sommaires, notamment dans la localité de Boutcha, en mars 2022

Sanctionné par l’UE en 2021 et en 2023, du fait de ses violations répétées des droits de l’homme et de son action déstabilisatrice dans plusieurs pays, le groupe Wagner a été désigné par les États-Unis comme organisation criminelle internationale en 2023

La résolution adoptée par l’Assemblée nationale invite le gouvernement français à :

  • se mobiliser diplomatiquement auprès de l’UE afin d’inscrire l’entité militaire privée Wagner sur la liste de l’UE des organisations terroristes ;
  • intensifier, aux côtés de ses partenaires, la lutte contre le groupe Wagner et ses soutiens ;
  • soutenir les initiatives des instances internationales concernées afin d’enquêter sur les multiples exactions commises par Wagner à l’encontre des populations civiles ;
  • s’investir au niveau diplomatique après des autres États membre des Nations unies, afin qu’ils inscrivent le groupe Wagner comme organisation terroriste.

La résolution appelle également au renforcement des outils européens de lutte contre les groupes terroristes et les organisations criminelles et à une prise en charge toujours plus efficace des victimes du terrorisme, afin que les personnes concernées puissent obtenir justice et, le cas échéant, réparation.