Adoption du projet de loi Biens culturels spoliés

Le travail législatif | 3 juillet 2023

Jeudi 29 juin 2023, l’Assemblée nationale a adopté le projet de loi relatif à la restitution des biens culturels ayant fait l’objet de spoliations dans le contexte des persécutions antisémites perpétrées entre 1933 et 1945, dans sa version issue des conclusions de la commission mixte paritaire.

Ce projet de loi « cadre » vise à simplifier le processus de restitution des biens culturels spoliés pendant la période nazie en instaurant une dérogation au principe d’inaliénabilité des collections publiques, évitant de passer, au cas par cas, par la loi pour chaque restitution.

20 ans après la création de la commission pour l’indemnisation des victimes de spoliations intervenues du fait des législations antisémites en vigueur pendant l’Occupation (CIVS), une impulsion nouvelle est donnée au travail d’identification et de restitution, depuis l’extension des pouvoirs de la CIVS en 2018 par le Premier ministre de l’époque, M. Édouard PHILIPPE, et la création d’une mission d’identification des œuvres spoliées et de leurs ayants droits légitimes. Le travail de la mission avait conduit à l’adoption d’une loi d’exception, la loi du 21 février 2022, qui avait permis la restitution de 15 œuvres spoliées appartenant aux collections publiques.

Allant plus loin qu’une loi d’exception, ce projet de loi instaure une procédure permettant de restituer rapidement à leurs propriétaires ou à leurs ayants droit des biens culturels relevant du domaine public, lorsque leurs propriétaires en ont été spoliés dans le contexte des persécutions antisémites de la période nazie. Dans ce cadre, la restitution ne sera pas soumise aux règles du code du patrimoine relatives à la protection et à l’inaliénabilité des biens culturels appartenant aux personnes publiques.

Cette restitution sera décidée par décret en Conseil d’État, après avis de la CIVS et de la mission de recherche et de restitution des biens culturels spoliés entre 1933 et 1945. Par ailleurs, la restitution n’entraînera pas l’extinction du droit à réparation des victimes de spoliations ou de leurs ayants droit.

Au cours de l’examen parlementaire a été introduit un article additionnel prévoyant la production par le Gouvernement d’un rapport d’inventaire sur les biens culturels spoliés restitués en application de cette nouvelle procédure. De périodicité biennale, ce rapport précisera également les modalités de réparation autres que la restitution ainsi que les moyens mis en œuvre pour développer la recherche de provenance.

Illustration: Rosier sous les arbres, Gustav Klimt, c.1905 (domaine public, via Wikimedia Commons).

De Bischheim à un projet franco-allemand, l’épopée du Pass Culture continue

Communiqués | 28 novembre 2022

Jeudi 24 novembre, à Berlin, la ministre française de la Culture, Mme Rima ABDUL-MALAK, et la Déléguée du gouvernement fédéral allemand pour la Culture et les Médias, Mme Claudia ROTH, ont signé ensemble une lettre d’intention pour une coopération culturelle autour du Passeport culturel.

Réunion Pass Culture
Réunion de travail sur l’expérimentation du Pass Culture, organiséeà Bischheim en 2018.

Ardent défenseur de cette promesse de campagne formulée par Emmanuel MACRON en 2017, convaincu que le Pass Culture constituait un levier d’autonomisation culturelle pour notre jeunesse, Bruno STUDER a suivi toutes les étapes de sa mise en œuvre, depuis la réunion préfiguratrice à son expérimentation organisée à Bischheim en 2018 jusqu’à la généralisation du dispositif en 2021, qu’il avait appelée de ses vœux dans une tribune commune avec Ambroise MÉJEAN.

La lettre d’intention signée jeudi 24 novembre ouvre la voie à un partage d’expériences franco-allemand sur le Pass Culture, que le gouvernement fédéral souhaite mettre en œuvre en Allemagne sur le modèle de ce qui a été déployé en France.

Pour Bruno STUDER, « le Pass Culture a prouvé sa capacité à démocratiser la culture sous toutes ses formes auprès des jeunes publics, tout en renforçant la visibilité de l’offre culturelle locale. L’accord signé jeudi prouve encore une fois la pertinence de ce projet, prélude – je l’espère – à un essaimage à l’échelle européenne. »

Lire la lettre d’intention signée à Berlin le jeudi 24 novembre.