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Valéry Giscard d’Estaing, le choix d’une démocratie adulte et apaisée

Divers | 3 décembre 2020

Après le général De Gaulle et Georges Pompidou, incarner la France était un défi. Valéry Giscard d’Estaing avait su le relever, à sa façon, avec modernité. Tout le monde a évidemment en tête son engagement pour le droit des femmes (IVG, divorce par consentement mutuel) et pour la jeunesse (vote à 18 ans).On se rappelle moins de son engagement pour une démocratie adulte et apaisée, en France comme en Europe.

Une démocratie adulte et apaisée en France

Attaché à la fonction du parlement, il accorda le droit à 60 députés ou sénateurs de saisir le Conseil constitutionnel. Cela peut paraître abstrait, surtout au regard des réformes sociétales qu’il a engagées, et pourtant c’est fondamental pour l’Etat de droit et les droits de l’opposition en France. A l’époque, seuls le président de la République, le premier Ministre, les présidents du Sénat et de l’Assemblée nationale, qui étaient généralement du même bord politique, avaient la possibilité de demander au Conseil constitutionnel de vérifier qu’une loi votée était bien conforme à notre droit fondamental (déclaration des droits de l’homme, constitution). Donner la possibilité à 60 parlementaires, et donc à l’opposition, permettait un meilleur rempart à la toute-puissance majoritaire, et de s’assurer que la loi respecte bien la constitution.

Le choix d’une Europe politique et citoyenne

Aussi bizarre que cela puisse nous sembler aujourd’hui, avant le sommet de Paris de 1978, les eurodéputés n’étaient tout simplement pas élus au suffrage universel direct, mais désignés par les parlementaires nationaux.

Grâce à l’engagement de Valéry Giscard d’Estaing, le sommet de Paris a permis de procéder aux premières élections au suffrage universel en 1979, donnant une place aux citoyens dans l’Union Européenne, lui conférant une véritable légitimité démocratique, et donc un avenir.