Industrie verte : un projet de loi au service de notre ambition climatique et de notre souveraineté industrielle

Le travail législatif | 28 juillet 2023

À la suite du Sénat, l’Assemblée nationale a adopté, le 21 juillet, le projet de loi relatif à l’industrie verte. Ce texte vise à concilier une politique de réindustrialisation avec l’accélération de la transition écologique et la décarbonation de l’industrie en élaborant une stratégie nationale « industrie verte » pour la période 2023-20301, qui déterminera les filières devant être implantées ou développées prioritairement sur le territoire national.

Depuis les années 1970, la part de l’industrie dans le produit intérieur brut est passée d’environ 25 % à 13,4 % en 2022, tandis que le nombre d’emplois industriels passait de 5 à 3,2 millions. La politique volontariste menée par le Gouvernement et la majorité présidentielle depuis 2017 ont permis d’enrayer ce mouvement historique et d’inverser la tendance en matière d’emploi et de créations d’entreprises : la France est ainsi la 1ère destination européenne des investissements étrangers depuis 4 ans.

Parallèlement, l’industrie française représente 18 % des émissions annuelles de gaz à effet de serre nationales. Dans un contexte d’urgence climatique, la décarbonation de l’appareil industriel existant apparaît incontournable pour permettre à la France d’atteindre ses objectifs de réduction. La transition énergétique présente par ailleurs un important potentiel industriel au service de la décarbonation de l’économie.

Les enjeux nouveaux de souveraineté industrielle et de décarbonation appellent ainsi à définir un cadre qui permette tout à la fois d’accélérer la dynamique de réindustrialisation et de la concilier avec les enjeux de développement durable. Le projet de loi entend ainsi accompagner la relocalisation de notre tissu industriel, encourager la création d’emplois industriels et faire de notre industrie, un levier de réduction de notre empreinte carbone. Pour ce faire, il s’articule autour de trois piliers : faciliter, favoriser et financer.

Faciliter l’implantation et le développement de sites industriels (Titre Ier)) en accélérant les délais d’implantation, alors que le France connait des délais deux fois plus élevés que ses principaux partenaires européens. Pour ce faire, le projet de loi prévoit notamment la création d’une procédure exceptionnelle simplifiée pour les projets d’intérêt national majeur et la définition de 50 sites prioritaires « France 2030 ». Il contient également des dispositions visant à dépolluer les friches industrielles et à favoriser le recyclage des déchets industriels. L’objectif est de renforcer la planification et d’accélérer les procédures en préservant la protection de l’environnement et la consultation du public.

Favoriser les entreprises vertueuses (Titre II) par le levier de la commande publique responsable, à travers la mise en place du standard Triple E et la prise en considération les critères environnementaux dans les achats publics. Le projet de loi prévoit également le conditionnement des aides publiques aux entreprises à trajectoire vertueuse et le conditionnement du bonus écologique à l’empreinte environnementale des véhicules électriques.

Financer l’industrie verte (Titre III) en mobilisant l’épargne privée, via notamment la création d’un plan épargne avenir et le soutien au développement des fonds européens d’investissement de long terme. Le soutien public aux technologies vertes prendra également la forme d’un crédit d’impôt « investissements industries vertes ».

À horizon 2030, le projet de loi Industrie verte doit permettre, via un investissement total de 23 milliards d’euros, de réduire l’empreinte carbone française de 41 millions de tonnes de CO2, tout en créant plus de 40.000 emplois directs.

La procédure accélérée ayant été engagée sur ce projet de loi, une commission mixte paritaire doit désormais être convoquée pour permettre aux députés et sénateurs de s’accorder sur une rédaction commune du texte.

Illustration: Image by Freepik

2 ans au service de la transition vers un modèle de société durable

Prises de parole | 24 juin 2019

Notre jeunesse nous le rappelle tous les jours, l’urgence est à la réussite de la transition écologique et solidaire. Nous la mettons en œuvre et nous l’accélérons : nous avons inscrit dans la loi et dans le temps, plusieurs transitions. La sortie des énergies fossiles, le changement de modèle agricole, l’évolution de nos modes de transport ou la progression d’une alimentation saine et durable. Par de l’investissement public et de l’aide ciblée, nous accompagnons nos concitoyens les plus en difficulté face à ces changements, sans qui nous ne réussirons pas.

Au-delà de mesures et de réformes, nous devons tendre vers un changement culturel et sociétal dans notre façon de produire, de consommer, de vivre. Sans-doute ce changement ne s’opère-t-il pas assez vite pour certains. Trop brutalement pour d’autres. Mais c’est bien avec le concours de tous que nous réussirons la transition vers un modèle de société durable, vecteur de développement territorial. Le défi à relever est immense, il nous oblige.

✔️ Nous sortons des énergies fossiles.

  • La fermeture des 4 dernières centrales à charbon est prévue d’ici la fin de 2022.
  • Nous avons voté l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation d’hydrocarbures pour 2040 et sommes le premier pays au monde à le faire. Nous poursuivons l’objectif de fin de vente des véhicules thermiques d’ici 2040.
  • Des dispositifs ont été créés pour accompagner les Français dans cette transition : prime à la conversion jusqu’à 4 000€ pour l’achat d’un véhicule thermique récent et 5 000€ pour un véhicule hybride ou électrique, neuf ou d’occasion. Ce dispositif est un succès : 300 000 demandes en 2018, 400 000 attendues en 2019.
  • Nous créons des dispositifs pour encourager la rénovation thermique des bâtiments (-40% de consommation énergétique en 2030, -50% en 2040, -60% en 2050) et investissons 9 Mds € (dont 3 Mds € dans les bâtiments publics) pour accélérer cette dynamique.

✔️ Nous agissons pour une agriculture durable

  • La loi EGAlim a permis de nombreuses avancées dans la transition agro-écologique :
    • Objectif 15% de surface agricole en bio d’ici 2022 (contre 7,5% aujourd’hui)
    • Objectif 50% de produits bio ou de qualité dans la restauration collective d’ici 2022.
    • Objectif d’une sortie du glyphosate en 3 ans (d’ici 2021).
  • Nous inversons la construction du prix pour les agriculteurs, pour mieux prendre en compte leurs coûts de production.

🚀 Notre action à venir

  • Un Conseil de défense écologique pour prendre des décisions interministérielles sur l’écologie.
  • La mise en place d’un budget vert dès 2019 pour s’assurer chaque année de la conformité du budget avec les Accords de Paris.
  • La mobilisation nationale pour l’emploi et l’écologie, engagée avec les partenaires sociaux en mai 2019.
  • Un projet de loi sur l’économie circulaire étudié d’ici fin 2019.
  • Une mobilisation européenne et internationale inédite car nous sommes face à un défi planétaire.